Nous avons interviewé Philippe Gravel, un ancien du lac, qui habite maintenant Magog.
Le Huard: Bonjour Philippe. Même si tu n’habites plus au lac Sauvage, toi et ta famille avez passé plusieurs années ici. Peux-tu nous raconter un peu l’histoire de votre famille au lac?
Philippe Gravel: Nous sommes arrivés au lac vers 1963. Le gouvernement alors propriétaire des terrains les a mis en vente et mon père en a acheté quelques-uns. Nous nous sommes construits là où sont Danielle Leroux et Jean Rainville aujourd’hui. On devait défricher avec un cheval qui arrachait les souches. C’était toute une aventure. Par la suite, mon père a construit un chalet à côté du nôtre pour mes grands-parents là où sont Francine Saint-Onge et Michel Turner aujourd’hui. J’avais environ 5 ans. J’avais un frère Yves plus vieux et une sœur Marie-Claire plus jeune que moi. C’était le clan Gravel!
Le Huard: Est-ce que le lac était très développé alors?
Philippe Gravel: Non, la route s’arrêtait près de chez nous. Environ deux ans après nous sont venus s’installer les Fitzgerald et les Cummins et la route fût donc prolongé jusque chez eux puis les Ross et ainsi de suite à mesure que les gens s’installaient.
Le Huard: Comment était la vie au lac?
Philippe Gravel: L’été, nous arrivions au lac à la Saint-Jean-Baptiste, non sans être allés passer la journée au parc Belmont. C’était la tradition. Ensuite, nous passions l’été au lac jusqu’à la fête du Travail avec notre mère. Mon père venait nous rejoindre les week-ends. La plupart des familles faisaient cela à l’époque. Nous nous retrouvions donc à passer l’été avec toute une bande d’enfants et d’adolescents, les Dubé, Fitzgerald, Comeau, Laliberté, Roy, Léonard, Juteau etc… Nous nous baignions beaucoup et nous faisions du ski nautique (les bateaux à moteurs à essence étaient permis à l’époque) puis du voilier, de la moto, des cabanes dans la forêt, de la pêche aux ouaouarons, des randonnées au cap Bleuet et des feux de camp. Nous allions flâner au dépanneur en bas de la côte (aujourd’hui chez Isabelle Grondin). Le dimanche, nous allions à la messe au camp Mod-L dans la petite chapelle qui était située là où habitent aujourd’hui Luce Pellerin et Marc Bicari. J’assistais le prêtre puisque j’étais enfant de chœur!
Pierre Cossette: Tiens, moi aussi j’ai été enfant de chœur à cette chapelle. Et l’hiver?
Philippe Gravel: L’hiver nous skiions au mont Blanc, quelquefois au mont Tremblant. Mon père faisait aussi une patinoire sur le lac. Il arrivait que nous ne pussions sortir du lac, car nous n’arrivions pas à monter la côte chez Grand’Maison. Les chemins n’étaient pas bien déneigés dans ce temps-là.
Le Huard: Quand avez-vous quitté les lieux?
Philippe Gravel: Mon père a vendu le chalet en 2012 après 50 ans de vie au lac. À ce moment-là, il vivait à Hemmingford et ne venait que l’hiver au lac retrouver ses amis skieurs au Mont-Blanc. Quand il a abandonné le ski, il a vendu. Ce sont de beaux souvenirs. Je salue toutes mes anciennes connaissances (et blondes) du lac.
Le Huard: Merci Philippe.