Volume 35 / no 1

Des algues bleu-vert
au lac Sauvage?

Un texte de Pierre Turcotte

Le 7 juillet dernier, j’ai observé pour la première fois ce qui semble être un bloom d’algues bleu-vert. Sur les cinq premiers mètres à partir du rivage, il y avait des petits flocons bleus dans l’eau. J’en ai vu devant le 2521, le 2533 et le 2545 chemin Victor-Beauchemin et peut-être plus loin. Le lendemain, il n’y avait plus rien.

J’ai pris quelques photos et voici la meilleure: (cliquez sur l’image pour l’agrandir)

On peut mieux voir les flocons bleus en zoomant une partir de l’image: (cliquez sur l’image pour l’agrandir)

J’ai transmis ces photos à Milaine Richer-Bond, inspecteur en environnement de Mont-Blanc et aussi au ministère de l’Environnement (MELCC) et j’ai reçu deux réponses différentes. Mme Richer-Bond dit qu’il s’agit d’algues bleu-vert et le MELCC dit que ce n’est probablement pas ça.

Il faut dire que les conditions étaient très favorables à une éclosion. Les pluies abondantes avaient transporté du phosphore dans le lac et l’éclosion a été observée juste à côté d’un tributaire important. De plus, la température de l’eau était près de 27 degrés ce jour-là.

Donc, dans le doute, il vaut mieux être prudents et Mme Richer-Bond nous rappelle que lorsqu’on observe ce phénomène, il faut éviter de se baigner et de boire l’eau du lac. Notez aussi que les éclosions se produisent près de la surface et que les prises d’eau peu profondes sont plus susceptibles d’être contaminées. Enfin, les traitements aux ultra-violets n’ont aucun effet sur ces toxines. Seul un filtrage par osmose inversée ou avec un filtre très fin (comme on trouve dans les filtres Berkey par exemple) est efficace.

Cet épisode nous rappelle l’importance de limiter l’apport en phosphore dans le lac en évitant les feux de camp près de la rive et en évitant les engrais. Les fosses septiques, même bien entretenues, génèrent aussi du phosphore et avec l’augmentation du nombre de résidents permanents autour du lac, cette source de phosphore va aussi en augmentant.

C’est pourquoi il faut bien entretenir le filtre naturel que constitue la végétation dans la bande riveraine.

Je crois qu’il n’y a pas lieu de s’alarmer cependant. Les taux de phosphore mesurés trois fois par an au milieu du lac sont très bas et les mesures de transparence sont très bonnes. Ces éclosions semblent être des phénomènes rares et ponctuels qui durent quelques heures seulement. Mais soyons vigilants. Vaut mieux prévenir que guérir.