Un pilier du lac Sauvage nous a quittés accidentellement le 8 juillet dernier. Mon voisin, mon ancien confrère du camp Mod-L, mon ami, Gilles Léonard.
Gilles a connu le lac Sauvage dès l’âge de 9 ans, soit en 1952, alors qu’il était venu y passer le premier de ses multiples étés au camp. Il faut expliquer ici que le camp Mod-L était plus qu’un simple camp d’été. C’était une véritable école de vie où l’on transmettait des valeurs très fortes de fraternité, de dépassement de soi, d’excellence et de services aux autres. On y passait tout l’été. Tous ceux qui l’ont fréquenté, et Gilles plus que tout autre ont été marqués durablement par ces valeurs.
Après plusieurs étés au camp, Gilles y est revenu comme moniteur à l’âge adulte avec Lorraine Longpré, sa conjointe. Plus tard, faisant carrière dans l’enseignement, Gilles et Lorraine se sont installés au lac, dans la maison ancestrale des Grand’Maison (la maison bleue) qu’ils ont rénovée et dans laquelle ils ont élevé leurs enfants, Nathalie et Thierry.
Gilles aimait profondément le lac Sauvage qui lui rappelait tant de beaux souvenirs de jeunesse. Il se voyait comme le protecteur des lieux magiques de notre enfance: le cap Bleuet, le lac Castor, le Mont Grand’Maison et tant de lieux mythiques pour nous, anciens du camp.
Il était également la mémoire du camp Mod-L dont il se considérait comme le «dépositaire et conservateur». Il se faisait un plaisir de distribuer et de commenter le livre sur l’histoire du camp Mod-L aux nouveaux venus.
Gilles était un passionné de ski alpin. Chaque année, il allait dévaler les pentes des Alpes ou des Rocheuses. Il a été mon compagnon de ski à Tremblant. Même s’il trouvait la montagne un peu petite, il se faisait un plaisir de me faire découvrir des passages et des pistes secrets! C’était tout un guide!
Après avoir vendu la maison bleue, Gilles et Lorraine ont continué de venir régulièrement au lac dans leur refuge dans la côte à Grand’Maison. Devenant plus en plus ermite, Gilles s’y adonnait à l’astronomie et à l’ornithologie. Tout au plus, à l’occasion, pouvait-on le voir venir se baigner à son accès sur la grosse roche près de chez moi.
C’est là qu’il est décédé, sur les bords de son lac tant aimé, 70 ans après l’avoir connu. Gilles, tu vas nous manquer. Salut mon ami!
Nos condoléances à Lorraine, Nathalie, Thierry et leurs enfants.