Alors que nous effectuions un court séjour en Italie, François, mon ami d’enfance, s’est gentiment offert de venir garder Gusto, notre adorable labrador brun, ici au lac Sauvage.
François s’était lancé comme défi de gravir le Cap bleuets, et ce, au moins une fois par jour. Première semaine d’octobre, vous souvenez-vous du splendide temps qu’il a fait? L’été en prolongation, on ne s’est pas rendu jusqu’aux tirs de barrage…
Afin de leur faire profiter des belles couleurs d’automne qui étaient à leurs paroxysmes, François a eu l’idée d’inviter ses parents à se joindre à lui pour quelques jours.
Réjane et Jean-Guy se sont donc pointés ici peu avant le week-end. Réjane ne tient pas en place, infatigable cuisinière, elle s’affaire constamment. Elle ne supporte pas la poussière. Aspirateur à la main, elle aspire tout sur son passage. Des invités hors pair.
Voyant que son fils s’apprêtait à effectuer une promenade avec Gusto, elle décide de l’accompagner. François s’est sûrement dit : «Bon, je ferai le cap un autre jour.» Dans son esprit, bien que très active, sa mère maintenant âgée de 83 ans ne se frotterait pas à cette ascension. C’est bien mal connaître sa génitrice…
Pour la petite histoire, Réjane ne l’a pas eu facile dès les premières années de son existence. À l’âge de 14 ans, soit le 17 décembre 1955, atteinte de tuberculose, elle fait son entrée au sanatorium et n’en sortira que 18 mois plus tard, soit à la fin du mois de juin 1957. À peine quelques années plus tard, à l’âge de 25 ans, on lui retire une partie du poumon. Rien n’arrête Réjane, elle élève fièrement ses cinq enfants en plus de travailler.
Lorsque j’ai reçu la photo de Réjane trônant fièrement au sommet du cap Bleuets, les bras m’en sont tombés. Quelle force de la nature ! Au dire de la principale intéressée: «Ce n’était pas si difficile que ça, ça a pris 33 minutes!».
Bravo Réjane. Tu en inspires plusieurs.
PS : si jamais tu as envie de te frotter au mont Jonathan, fais-moi signe.